Visite Matfer du 10 Mars 2015

Publié le par C.Jubin

Le 10 mars dernier, les Compagnons en 2ème année de DEUST ont visité la société Matfer:

Histoire

La société Matfer est spécialisée dans le domaine du petit matériel des métiers de bouche (boulangerie, pâtisserie, traiteur, hôtellerie et restauration). L’entreprise a été créé en 1814 et était à l’époque spécialisé dans la fabrication de moules en fer blanc (ferblanterie). Elle réalisait alors des moules sur commande en fonction des demandes des artisans. Au fur et à mesure des années, l’entreprise grandit est élargi son domaine de compétences aux petit matériel et accessoires alimentaire (fouets, spatules, couteaux,...). En 1967, la société alors basée rue Montmartre aux Halles de Paris, déménage son usine dans un atelier de 32 000m2 à Longny-au-Perche dans l’Orne (61).

De gauche à droite : assemblage du fouet traditionelle Matfer et formage du moule à brioche à tête avec la plaque de départ, la matrice et le moule final.De gauche à droite : assemblage du fouet traditionelle Matfer et formage du moule à brioche à tête avec la plaque de départ, la matrice et le moule final.

De gauche à droite : assemblage du fouet traditionelle Matfer et formage du moule à brioche à tête avec la plaque de départ, la matrice et le moule final.

L’entreprise a continué à se développer et comprend aujourd’hui une division arts de la table pour l’hôtellerie, ainsi qu’une division équipement pour les collectivités. Cette dernière produit par exemple des armoires chauffante ou réfrigérante, ainsi que du matériel spécifique tel que du mobilier pour les établissements pénitencier. L’intégralité de la production est réalisé en France, et les produits sont ensuite expédiés dans les différentes filliales : Hong-Kong, Kuala-Lumpur, Pékin, Bangkok, Sydney, Los-Angeles et Dubaï. Ces filiales comprennent uniquement des bureaux commerciaux et le stock de produits. Matfer emploie aujourd’hui près de 1000 salariés à travers le monde dont 200 en France.

Philosophie

Il y a 30 ans, l’entreprise vendait uniquement ses produits aux distributeurs et grossistes. Il y a 20 ans, ils ont commencé à avoir un contact direct avec les artisans, afin d’être plus proche de leur production et d’avoir une meilleure idée de leurs problèmes, et comment mieux y répondre. Aujourd’hui, la société base sa démarche d’innovation sur le consommateur finale en démontrant que ses produits améliorent la qualité des aliments fabriqué. Cette démarche à changer toute la politique de communication de l’entreprise. Ainsi, désormais on montre des gâteaux et des pains à côté des moules sur les catalogues commerciaux et sites internet. C’est grâce à cette démarche que l’entreprise compte se positionner comme le leader dans ce domaine qui reste un secteur de niche. Afin de rester crédible dans cette démarche de proximité avec le client, l’entreprise s’est fixé un impératif : honorer toutes les livraisons dans les 48 heures suivantes de la commande. Disposant de près de 15000 références et livrant de partout à travers le monde, ils doivent donc investir dans une logistique irréprochable et une organisation de la production qui permettent un changement facile et rapide de produit.

Les dirigeants estiment donc que les dépôts de brevets n’ont pas de réels intérêts, car ils sont trop faciles à contourner. Ils pensent plutôt que le fait d’être le premier sur un marché suffit pour être leader. Ils basent donc une grande partie de leur politique commerciale sur l’innovation : 15% de la masse salariale est dédié à la R&D.

Evolution du métier

Lors des dernières années, les profils des salariés embauchés par Matfer ont énormément changé. Un ouvrier qui quitte son poste est généralement remplacé par une machine. Mais la masse salariale ainsi libéré est automatiquement réinvestis dans l’embauche d’un ingénieur. Pour schématiser, on échange donc un employé qui est dans l’action contre un employé qui devra être dans la réflexion. Cette démarche traduit une évolution forte de la société, dans laquelle la machine reste au service de l’Homme. L’Homme doit apprendre à maîtriser la machine (ou le matériel) comme il a appris autrefois à maîtriser la transformation de la matière. En passant moins de temps à produire, les artisans pourront ainsi passer d’avantage de temps sur l’innovation. Ce n’est pas la fabrication d’un gâteau qui est intéressante pour une entreprise, car toute personne formée ou toute machine adaptée peut le faire. La recherche de nouveaux ingrédients, de nouveaux goûts, de nouvelles textures, l’innovation du produit dans l’intérêt du client, tous ces points sont de véritables valeurs ajoutés pour l’entreprise, car ils lui permettent de se démarquer de la concurrence. Aucun de ces points ne peut être réalisé par une machine. Il est donc très important que les Hommes de métier soit d’avantage dans la réflexion s’ils ne souhaitent pas être un jour remplacé par une machine.

L’année 2014 s’est traduite par une baisse très importante du nombre d’artisans boulangers-pâtissiers en France. Sachant que la consommation du pain en France est stable, cela traduit une forte baisse des parts de marchés de l’artisanat aux profits des industriels est des grandes surfaces. Ces chiffres sont confortés par ceux des dernières années qui sont dans la même tendance. Les artisans ne pouvant pas baisser leurs prix à cause d’une masse salariale trop élevé, ils doivent se démarquer par la qualité et la personnalisation de leur produit. Les industriels font des produits à la chaine et sont incapables de faire du sur-mesure pour le client. Les artisans doivent donc se démarquer sur la proximité, la réactivité et la qualité de leurs produits.

Pour améliorer leur rentabilité, les artisans doivent aussi apprendre à mieux maîtriser le prix de leurs matières premières. Pour cela ils peuvent se regrouper en coopératives pour mieux négocier le prix avec leurs grossistes. Il existe certains cas ou les réseaux de distributions appartiennent directement à des coopératives de boulangers. Cela permet de supprimer un intermédiaire couteux et d’avoir un meilleur contrôle sur ces produits, aussi bien au niveau de la qualité, que du prix.

Conclusion

Ce type de rencontre nous permet de nous ouvrir l’esprit sur les différents moyens d’améliorer notre métier et de le rendre plus compétitif. Nous avons pu échanger avec les dirigeants d’une importante société de la filière et ainsi avoir une idée de futures innovations auxquelles nous allons être confrontés dans les prochaines années.

A gauche : réflexion autour des moules Exoglass et de leur impact sur l’avenir du métier. A droite : l’imprimante 3D véritable outil au service du développement des nouveaux produits Matfer.A gauche : réflexion autour des moules Exoglass et de leur impact sur l’avenir du métier. A droite : l’imprimante 3D véritable outil au service du développement des nouveaux produits Matfer.

A gauche : réflexion autour des moules Exoglass et de leur impact sur l’avenir du métier. A droite : l’imprimante 3D véritable outil au service du développement des nouveaux produits Matfer.

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